samedi 12 mars 2016

Le Manuel du Gardien : l'Indispensable




Nous pouvons enfin commencer à aller plus avant, et parler de l’ouvrage  constituant la colonne porteuse de la 7ème édition de l’Appel de Cthulhu : le Manuel du Gardien.
Comme je l’ai dit précédemment, ce manuel est indispensable pour jouer à ce jeu si vous êtes MJ, mais non obligatoire à posséder si vous êtes joueurs (investigateur). Au contraire, d’emblée, je déconseille aux joueurs débutants de se procurer l’ouvrage afin de ne pas se voir dévoiler l’ensemble de l’univers ainsi que les secret de MJ que ces derniers iront puiser.
Pour les joueurs, je ne saurais que trop conseiller le manuel de l’Investigateur, car plus pertinent et moins cher (bien que là encore, ce ne soit pas obligatoire non plus à posséder si vous ne jouez qu’épisodiquement).

Le manuel du Gardien est, comme son nom l’indique, dédié aux maîtres de jeu.
Fort de ses 460 pages, relatant l’ensemble des règles ainsi que des conseils pour mener une partie à bien, le MJ trouvera là tout ce dont il a besoin pour organiser une partie de l’Appel de Cthulhu.

La couverture est pourvue d’un vernis sélectif, mettant en valeur le sujet de l’illustration (qui change selon si vous avez la version standard ou collector). Elle est rigide et répond à la nouvelle codification de la v7 qui indique la teneur en règles, aventures et contextes par des pourcentages, mais aussi par la teinte du livre. Tout en niveau là-dessus, c’est au tome 40 que vous débuterez cette v7, étant donné que les ouvrages de la v6 sont encore opérationnels.L'ouvrage est également pourvu de deux marques-pages rubans rouge et bordeaux qui donnent du cachet à l'objet en plus d'être très pratiques.

Le papier est glacé, les nostalgiques de la v5 de Descartes seront certainement un peu nostalgique du papier fibré, solide et agréable à manipuler ; mt les illustrations habituelles), du bestiaire ainsi que des illustrations américaines en couleur inclues dans l’ouvrage.
Les nuances de gris ainsi que la mise en page faite de colonnes et de sous parties bien découpées, rendent la lecture des règles digeste et facile. Malgré le nombre de page et leur densité, Sans-Détour a su ramener le jeu à l'essentiel : Mener une histoire fluide dont le rythme ne sera pas cassé par des jets de dés lourds et des calculs en tout genre.

Les rollistes appellent cela le « basical rôle playing » qui consiste à utiliser des valeurs limitées à 100 ; le D100, le D10, le D6 et D4 seront vos principaux dés pour mener à bien une partie.

 

HP Lovecraft en personne vous accueillera au début du Manuel



Le contenu, non content d’expliquer les règles avec des exemples encadrés à côté, proposent aussi des conseils et signifient généralement que le dernier mot en ce qui concerne les règles revient à la décision du Gardien et que celles-ci sont avant tout là pour le guider et l’aider dans le scénario et non l’empêcher et le restreindre. C’est tout en sagesse que l’ouvrage explique donc que les règles importent peu comparé à l’aventure et à l’amusement des joueurs.
Je ne saurais donc que conseiller de TOUT lire, ligne après ligne, une bonne fois pour toute ainsi que le moindre conseil plutôt que de sauter des chapitres pour commencer au plus vite et faire abstraction de ce qui nous pourrait important ou superficielle. Soyez patients et humbles et prenez les conseils que les chapitres vous donnent ; car ils sont vraiment bons et vous aideront grandement.

Pour les détails des ouvrages, des monstres et des objets magiques ; j’ai fait le choix personnel de ne pas les lire en détail et de m’y référer au moment où le scénario à préparer en fera mention; me permettant ainsi de me consacrer aux règles et aux conseils.

Je parlais de monstres juste avant et les joueurs seront gâtés par le style de Loïc Muzy dont on ne distingue plus ce qui a été crayonné de ce qui a été densifié au gris par la palette graphique. Loin d’un maniérisme graphique au profit d’une expressivité, les monstres prennent vie dans des densités de gris qui permettront aux joueurs de laisser place d’avantage à leur imagination pour les décrire ; car qu’est-ce qu’une horreur lovecraftienne si ce n’est une créature difficile à décrire ? Composée d’éléments indicibles et trop étranges pour être représentées clairement ?

Les illustrations de Loïc Muzy sont donc une suggestion, qui propose des monstres très expressifs avec un rendu dans le but de créer une sensation de flou ; les positions des créatures étant à la fois très esthétiques, mais encore une fois, sans maniérisme.

D’autres images accompagneront les textes. En effet, la v7 prend la décision d’illustrer ses chapitres et ses PNJs à l’aide de photographies d’époque, parfois insolites. Et là, c’est vraiment une excellente idée et cela permettra une plus grande facilité d’immersion ; c’est très bien joué !

En plus du contenu cité, le Manuel du Gardien propose également deux scénarios afin de pouvoir mettre en place une partie rapidement et de s’essayer à l’exercice du RP (puisqu’on est là pour ça). Le premier est un scénario un peu plus orienté vers l’action tandis que l’autre sera plutôt orienté investigation ; les deux répondant au style d’aventure dit « horreur lovecraftienne » ; nul besoin de vous expliquer ce dont il retourne.
Ce sont deux scénarios très bien fait, j’ai d’avantage lu le premier en vue de le préparer et je peux vous dire que cela paraît intéressant à jouer et il est assez long et dense pour ne pas signifier au joueur débutant que je suis : «Tiens, on t’a mis deux petits scénar’ bidons pour te faire les dents, demain on enlèvera peut être les roulettes du vélo s’il fait beau ». Non, ce sont deux scénarios qui demanderont un minimum de 4h à 6h pour être mené à bien et donneront du fil à retordre aux joueurs aussi bien qu’au MJ qui doit les préparer (je vais d’ailleurs commencer à m’y mettre).

Après le scénario, vous aurez une annexe avec un récapitulatif des règles ainsi qu’un petit chapitre afin d’adapter les caractéristiques des joueurs et PNJs de la v6 à la v7 et cela n’a pas l’air très compliqué d’ailleurs, ce qui confortera le joueur à ne pas délaisser les scénaris de la v6.
Ce sera un petit boulot en plus pour le MJ, mais qui en vaut la peine si l’on veut essayer la campagne du Musée de l’Homme ou bien de Constantinople An 800 (qui me tentent particulièrement) par exemple.

Pour vous procurer ce manuel, il vous faudra débourser 45€. Quand on voit le format, le nombre de pages, la qualité de la mise en page et de production etc ; c’est un prix tout à fait correct… D’autant que dans l’absolu, vous n’avez besoin QUE de ce manuel pour jouer à l’Appel de Cthulhu.

Donc 45€ pour jouer à un JDR, ce n’est pas cher comparé à l’édition actuelle de Warhammer JDR qui devra vous faire cracher 200 balles environ à cause de son système de jeux de cartes.

Se confortant à la fois dans une tradition qui fait vivre l’univers de Lovecraft, tout en proposant un jeu qui gagne en homogénéité et en accessibilité avec ces nouvelles règles ; ce manuel du Gardien donnera sa chance aux nouveaux joueurs, tout en permettant à d’anciens joueurs de s’y remettre avec beaucoup d’aisance et de plaisir.



Dieter Crane : Gardien débutant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire