vendredi 4 mars 2016

Le JDR sur papier, partie 1 : Pourquoi le pratiquer aujourd'hui ?


Vous constaterez que, normalement à la Réalité, Cthulhu n'est ici pas le maître; c'est une erreur volontaire du fait que Cthulhu est la seule créature de l'univers à ne pas posséder de "bon" profil.


Avant de commencer à parler plus particulièrement de l’Appel de Cthulhu et de l’univers de Lovecraft, parlons une bonne fois pour toute du jeu de rôle en général.

Comme je l’ai dit plus haut, je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler un « rolliste ». Effectivement, mon expérience de jeu de rôle papier s’est fait par parcimonie et pour être tout à fait franc, cela s’arrêtait souvent à la création de personnage (qui prend déjà du temps) et à quelques scénarios courts.
De plus, lorsque je me suis intéressé à ce type de jeu, j’étais d’avantage attiré par des jeux comme warhammer seigneur des anneaux et 40k ou encore heroclix ; autrement dit, des wargames.
Ce n’était pas forcément évident pour moi qui étais alors assez jeune par rapport à des rollistes que je connaissais et qui avaient connu ce type de jeux à une époque où les jeux vidéos n’étaient pas aussi développé qu’aujourd’hui et où internet n’existait quasiment pas (souvenez-vous d'internet dans les années 90', qui comprenait ?)..

Nous n’avions donc pas le même rapport au jeu en général et donc j’ai connu cette transition entre les amateurs d’univers fantastiques et ce qu’on appelle maintenant les geeks ; avec toute la culture internet, cinéma à effets spéciaux 3D et jeux vidéos 3D que cela implique.
N’oublions jamais que les premiers joueurs de ce type de jeux ne jouaient pas forcément aux jeux vidéos et leurs films de référence avaient comme effets spéciaux, des marionnettes articulées et des animatronics (au hasard, la trilogie originale de star wars ou les premiers aliens ou encore Evil dead).
Je vous invite au passage à bien imaginer ce passé pas si lointain avant d’acheter un énième DLC pour votre jeu next gen ah ah ah.

Je ne veux pas expliquer de quoi est fait le jeu de rôle sur papier étant donné que tout le monde sait à peu près à quoi cela ressemble (sinon, vous référer à la photo illustrant l’article).
En revanche, je voudrais consacrer à l’article à des idées simples, fondamentales, répondant à cette question :

Pourquoi jouer encore à des JDRs papiers en 2016 ?
Cette question est aussi là pour illustrer le fameux débat sur la « crise » du jeu de rôle (car oui la crise est partout apparemment). Les ventes baissent tandis que le jeu vidéo continue de battre des records de chiffre d’affaire (ce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque Bolloré a racheté tout récemment Ubisoft... gloups !) et pourtant des éditions résistent et sortent encore des nouveautés et comptent énormément sur le réseau des joueurs pour présenter leurs produits dans des petits festivals notamment, mais aussi via des chaines dédiées sur youtube (devrais-je encore citer rollistes tv et icosaèdre ?).
Alors pourquoi ? Pourquoi organiser une soirée avec des amis, tenter de leur expliquer ce qu’est un jeu de rôle ? Tenter de leur donner envie de former un groupe de personnes qui partagera une passion commune pour un jeu finalement constitué de livres, de dés, de papier et de crayon ?
Je ne sais pas qu’elle est votre expérience dans les jeux vidéos, mais de mon côté, celle-ci se fait en demi teinte.

Je trouve rarement des gens sur internet avec qui jouer en multi, je n’ai pas le budget pour acheter des consoles ou des jeux au moment de leurs sorties, je suis assez déçu par le principe d’acheter des DLC pour compléter son jeu (et je ne parle même pas du principe de free to play) et mon expérience dans le jeu vidéo rencontre parfois des moments assez décevants (les bugs, les lags, l’écart de puissance entre les PCs qui rend une partie déloyale, l’aventure finalement plate ou répétitive ou tout simplement sans intérêt malgré la beauté graphique d’un jeu).

Finalement, pour répondre à la crise du JDR papier, il faut nécessairement parler du jeu vidéo et notamment des jeux vidéos censés faire office de substitut au JDR.
Personnellement, j’ai adoré Skyrim malgré quelques trucs dérangeants, mais effectivement on a là un jeu de rôle excellent.

Par contre, je ne supporte pas les mmorpgs du genre Wow ou archage ou star wars ou the elder scroll online, bref, je trouve ce genre vraiment désagréable. C’est souvent moche (Wow en particulier), cela grouille de couleur criardes, d’effets overdosiens (ou j’invente des termes), tout le monde est récompensé comme une enfant gâté, on est poussé à acheter et acheter encore des trucs, le jeu est répétitif et le principe très limité et je ne parle même pas du système de combat. Et puis, ne nous voilons pas la face, ce genre de jeux est conçu avec des psychologues et/ou sociologues chargés d'attirer des gens pour les rendre accros et les pousser toujours plus à rester dans l'univers en question. Parce que c'est tellement chiant de faire évoluer un personnage (dont la seule raison de son existence est de continuer à se gonfler de puissance), que les gens n'ont pas envie d'arrêter après avoir dépensés autant d'heures de leurs vies. Tout à fait mortifère n'est-il pas ?

Au mépris de l’aventure, de l’immersion, on part à la course aux points avec des objets, des histoires et des personnages créés par-dessus la jambe à coup de plagiats à peine maquillés afin de tenir des délais… Bref, le mmorpg est pour moi la fosse à merde du jeu de rôle.

Vous êtes frustrés de ne pas accéder aux level up avant tout le monde, de ne pas obtenir l’objet rare ultime (en 2 millions d’exemplaires), et à chaque fois que vous montez de niveau vous avez l’impression d’être toujours au même stade finalement car vous êtes toujours confronté aux mêmes difficultés ; mise à part que vous faites plus de lumières qu’avant et que les monstres sont plus gros qu’au départ. Tuer une poule au level 5 génèrera donc la même expérience de jeu que de tuer un ogre des montagnes vilaines au level 20 ou le démon ultime ancestral de merde du level 50.

Et dans le jeu de rôle sur papier, on retrouvera parfois ce défaut de linéarité et de récompenses à n’en plus finir, qui vous amèneront à jouer à des scénarios plus difficiles, mais pour quelle expérience de jeu en plus ?
Je pense notamment à la plupart des jeux de rôle qui se déroulent dans un univers médiéval fantastique et qui finissent pour la plupart, par être téléphonés ; tant les déclinaison de l’univers de Tolkien ont été faites et refaites depuis Donjon & Dragon et Tunnels & Trolls.

Cette faille dans le jeu de rôle papier qui joue contre elle face aux jeux vidéos, devrait être d’avantage prise en compte afin de proposer des systèmes de jeux permettant de générer des histoires et des possibilité que le jeu vidéo reprenant les univers du genre, n’arrivera jamais à faire correctement (ou en tout cas, pas avec la même notion de création et pas non plus avec les mêmes priorités étant donné les moyens financiers qu’il faut pour développer un jeu vidéo).

Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory, affirme dans un des épisodes de la sitcom, que l’imagination est la meilleure carte graphique au monde, et il n’a pas tort.
Finalement, qu’est-ce que le jeu de rôle si ce n’est l’occasion de s’immerger dans un univers imaginaire de façon ultra singulière ? Avec le moins de moyens possible ? Juste du papier, des crayons, des jeux de dés. Juste le minimum de règles et de background afin d’inviter les gens, non seulement à jouer, mais à créer par eux-mêmes et ce, sans protocoles téléguidés; mais bien des propositions et des suggestions autour de règles simples.

Et ça c’est fort, c’est là que l’on touche réellement à l’intérêt d’un jeu de rôle.
Tandis que les gamers attendent que darkangelkikidu74 daigne se connecter pour jouer entre potes, le jeu de rôle permet d’impliquer des proches, des gens à proximité de vous, qui apprécient le même univers que vous et qui auront certainement la même envie que vous d’ajouter leur touche au JDR en question.

C’est finalement l’occasion de proposer une expérience neuve, pas seulement collective, mais concrète.
Et c’est là que j’en viens à l’Appel de Cthulhu, ce JDR qui répond finalement à mes attentes et à l’idée que je me fais du jeu de rôle ; alors rendez-vous sur l’article suivant.



Dieter Crane : Gardien débutant.

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